Français English 
En cours de chargement... Veuillez attendre quelques instants le chargement complet de la page
X
Démarrer ou arrêter la musique

Le cirque de Calès


                                                              LES VESTIGES DU CHÂTEAU FÉODAL






À 208 m d'altitude, le château féodal fut construit sur un piton rocheux dominant la plaine de la Durance au nord et, au sud, la Crau. Il se dresse à environ 25 m au-dessus du cirque. À l'angle ouest les vestiges de cet ensemble fortifié restent accrochés aux falaises abruptes servant elles-mêmes de remparts naturels.

La porte sud (début XIIIe) est remarquable par ses huit corbeaux et ses mâchicoulis.

On retrouve dans des textes du XIe siècle plusieurs personnages issus du terroir de Lamanon et portant le nom d'Allamanon.

La  construction du château date probablement de la fin du XIIe siècle.
Alphonse Ier est alors roi d'Aragon et Comte de Provence. Il était nécessaire pour lui d'affirmer sa présence dans la région et de mettre en place ses nouvelles mesures administratives.
C'est ainsi qu'arrive en Provence avec d'autres chevaliers catalans Pons de Bruguers ou de Brugueras qui va assurer, en tant que baile, l'administration et la justice des pays marseillais et arlésien de 1178 à 1195.
Ses deux fils Pons et Bertrand porteront le titre de coseigneurs de Lamanon soit par héritage soit en remerciements des services rendus par leur père.

Cette descendance, s'illustrera dans l'histoire de Provence jusqu'au XVIIe siècle.
Au XIVe siècle, d'autres familles se lieront à celle des D'Allamanon.












Le château était aménagé pour résister aux assauts.
Lieu de refuge à l'époque des "Grandes Compagnies" (deuxième moitié du XIVe siècle), il était réputé imprenable.
Lors des guerres de Religion, en 1586, les protestants, affaiblis par le succès du ligueur Hubert de Vins firent appel à  leurs frères du Languedoc. 
Parmi ces bandes se trouve celle de Cartier, natif d'Alleins, qui, traqué à son tour par Hubert de Vins, vient se réfugier avec sa compagnie de mercenaires dans le château inoccupé.
Malgré le renfort de deux canons du château de l'Empéri, Hubert de Vins ne put en prendre possession qu' après un mois de siège et grâce à la trahison d'un lieutenant de la compagnie de Cartier.
Le château fut détruit presque en totalité sur ses ordres les 13 et 14 août 1586.
De très nombreuses pierres ont servi à la construction de certaines maisons du centre du village actuel et probablement de son église.

Il n'y eut plus d'habitants à Calès à partir de cette date.

La statue de la Vierge à l'enfant a été érigée en 1866 par le marquis de Panisse-Passis sur l'emplacement du donjon.
Sur une plaque de marbre, malheureusement disparue, était gravé : " Hommage de foi et reconnaissance. Ce monument élevé à Marie Immaculée, mère de Dieu, par Henri Charles Gaston, marquis de Panisse Passis a été béni solennellement par M. l'abbé Fontaine, vicaire général de monseigneur Chalandon, archevêque d'Aix, le 21 octobre 1866 ".
Une deuxième plaque demeure, hélas peu lisible.


                                                                  

LES GROTTES




Le cirque de Calès,fermé au sud et au nord par deux enceintes, enserre 58 des 116 grottes recensées sur le site.
Creusées par l'homme dans la roche tendre,le safre, pour extraire les blocs de pierre nécessaires à la construction du château elles ont été utilisées ensuite en habitations troglodytiques. Ces carriers qualifiés avaient prédéfinis lors de ce creusement les aménagements indispensables à leur destination finale. Nous savons par les feux de queste que 150 à 200 villageois vivaient là vers 1245.


Les habitations étaient complétées par une avancée en bois, dont on peut voir encore l'emplacement des poutres au-dessous de gouttières creusées dans le rocher. Ces dernières ou "larmiers" servaient d' une part à récupérer les eaux de ruissellement et d'autre part à protéger les avancées. De nombreux aménagements intérieurs ont été réalisés: niches, anneaux de suspension, silos...







Il existait des grottes d'habitation et des grottes alimentaires.
Voici, ci-contre, un exemple de grotte alimentaire:
elle a été creusée en laissant les pans nécessaires à l'aménagement prévu : ils n'ont pas été rapportés.
La partie de gauche, avec des anneaux de suspension au plafond,
devait servir à stocker des céréales.
Sur celle de droite, on voit encore des traces de chaux servant à  l'imperméabiliser et, en bas,un trou de vidange.









    LA SALLE COMMUNAUTAIRE






Cette salle, actuellement à ciel ouvert est creusée sur un ensemble rocheux. Elle était surmontée d'une charpente de bois dont on observe les traces d'encastrement des anciens piliers. Elle mesure environ 10 m sur 5m mais n'est pas parfaitement rectangulaire.
On découvre, côté nord, quatre salles de petite taille et à sa base six habitations troglodytiques
Un espace certainement à vocation sociale au moyen âge, lieu de justice et de délibérations de la communauté villageoise.
L' archéologue autodidacte lamanonais Willy Renou avance, concernant ce lieu, une hypothèse  intéressante et assez convaincante : la salle, bien avant la période moyenâgeuse, a pu être un temple à Mythra. Ses dimensions et aménagements correspondent en effet aux caractéristiques des lieux de culte d' une religion véhiculée par les légions romaines . Une hypothèse confortée par la présence voisine du bloc des cuves et la découverte sur le site d' un petit buste de bronze représentant Mythra coiffé du bonnet phrygien(collection privée). Il est également envisageable qu' une chapelle paléochrétienne ait succédé à ce temple, après l' interdiction des cultes paiens au début du Ve siècle.












LE BLOC DES CUVES



 



Il est constitué de deux grandes fosses rectangulaires parallèles, creusées dans le substratum rocheux. Chacune communique par un petit orifice au ras du sol  avec une cuve ovale. Si l' on retient l' hypothèse du temple mithriaque comme origine de la salle communautaire, le bloc des cuves pourrait constituer les fosses initiatiques sous lesquelles les adeptes étaient purifiés par le sang de l' animal sacrifié. Des fosses peut-être devenues au moyen âge des foulons destinés au traitement de la laine ou des fouloirs à raisin .















LA REDOUTE






Sur bloc rocheux cassé en deux un petit ouvrage de fortification est encore en place. Le muret supportait un toit. La partie abattue comprend une marche et une porte avec sa feuillure. À l'intérieur une entaille au sol indique l'existence d'une cloison. Cette construction protégée devait probablement servir au moyen-âge de réserve de nourriture, une sorte de grenier communautaire.


Copyright © 2023. Tous droits réservés.